Pourquoi on ne parle QUE de Collagène ?
Tout savoir sur cette protéine superstar & comment booster sa production.
Je suis ravie de vous retrouver pour cette première skinletter que j’ai décidé de consacrer au collagène, LA protéine superstar, dont tout le monde parle.
Un p’tit coup d’oeil sur l’anatomie de la peau
Pour comprendre ce qu’est le collagène, il est important de revenir 2 petites minutes sur la structure de la peau.
La peau est composée de 3 étages. Hop, je vous glisse un petit schéma (promis, ce sera le seul schéma de cette newsletter) :
Tout en bas, on retrouve l’hypoderme. C’est là que se trouvent les vaisseaux sanguins, la circulation lymphatique, le système nerveux. C’est aussi à ce niveau qu’on trouve de la graisse, qui joue un rôle important de protection et de régulation de la température corporelle.
Au milieu se trouve le derme. On y trouve les follicules pileux (le bulbe des poils), les glandes sébacées (qui sécrètent le sébum, donc du gras) et les glandes sudoripares (qui sécrètent la sueur, donc de l’eau).
Et c’est aussi ici qu’on trouve : notre fameux collagène ! 🎉
D’ailleurs, il n’y a pas que lui mais aussi l’élastine, une autre protéine qui joue un rôle dans la souplesse de la peau et dont on parle beaucoup moins (vraiment injuste cette histoire), tout simplement parce qu’elle ne décline quasiment pas avec l’âge (donc on s’en préoccupe moins 😉).
Et je termine avec l’épiderme qui, comme vous l’aurez compris, est la couche supérieure de la peau, avec tout tout tout au-dessus ce qu’on appelle la couche cornée. C’est la couche qui s’en va quand la peau se renouvelle, tous les 28 jours environ.
Et puisqu’on y est, même si je sors un peu du sujet principal de cette skinletter (c’est quoi le sujet déjà ? - je plaisante !) : on trouve à la surface de la peau un mélange de sébum et de sueur très important car c’est lui qui rend la peau légèrement acide, pour empêcher les mauvaises bactéries, les champignons et les virus de pénétrer.
Je suis convaincue que vous ne verrez plus votre sébum et votre sueur de la même façon ! 😃
Voilà pour le petit topo sur la structure de la peau.
Le (grand) rôle du collagène
Nous avons du collagène un peu partout dans notre corps : dans les vaisseaux sanguins, les os, les articulations, la cornée, les tendons… et bien sûr, la peau !
Il représente 25 à 35% de nos protéines corporelles, c’est donc la protéine la plus abondante du corps humain !
Sans vouloir entrer dans un cours magistral de biologie (mais juste pour que vous puissiez briller en société, vous allez voir ça en jette), il existe au moins 28 types de collagène, qui vont avoir des structures et des rôles différents.
On en trouve principalement 4 dans la peau : les collagènes de type I, III, IV et VII.
Je vous le précise parce que grâce à cette information, vous saurez quand les marques sont en “excès de zèle” avec leurs arguments marketing. Par exemple, si on vous dit qu’on va “booster votre collagène de type II pour lisser vos rides”, c’est techniquement peu probable puisqu’il n’y a pas de type II dans la peau. Voilà 😄
Le grand rôle du collagène dans la peau ? la structure !
Sans collagène, notre peau serait toute molle, flasque et n’aurait pas d’adhérence (ce ne serait vraiment pas terrible, je vous l’accorde).
Et comme on n’est pas là pour plaisanter, voici les pourcentages de présence et le rôle de chaque collagène dans la peau :
Collagène de type I (80-85%)
rôle principal dans la structure et la fermeté
Collagène de type III (10-15%)
agit sur l’élasticité
Collagène de type IV (2-5%)
joue un rôle sur l’organisation des fibresCollagène de type VII (moins de 1%)
permet l’ancrage des fibres de collagène dans la peau
Voilà, vous venez de faire connaissance avec votre collagène ! 😊
Le fabuleux déclin du collagène
J’aurais pu aussi titrer cette section “pourquoi et comment le collagène décline entraînant sur son passage plein de signes de l’âge” mais je fais partie de ces gens qui trouvent que c’est une énorme chance de vieillir, même avec un déclin de collagène. 😉
Dès l’âge de 25 ans, la production de collagène commence à décliner. On estime d’ailleurs qu’on perd 1% de production de collagène par an (je sais que vous êtes en train de faire le calcul avec votre âge et que le chiffre obtenu peut être vertigineux mais pas de panique, on est ensemble sur le bateau du déclin de collagène).
La deuxième grande période de déclin a lieu à la ménopause et durant les années qui suivent (environ 5 ans).
Petite anecdote (toujours pour briller en société), la peau des enfants et des jeunes adultes contient beaucoup beaucoup beaucoup de collagène de type III, celui qui joue un rôle dans l’élasticité. C’est ce qui rend leur peau si rebondie !
Petit à petit, ce collagène de type III est remplacé par du collagène de type I (celui de la structure) pour rendre la peau plus rigide et donc plus solide.
Car non, le collagène ne devient pas plus rigide uniquement pour nous embêter et nous faire acheter des crèmes anti-âge. Son rôle est de renforcer la peau pour nous protéger davantage de l’environnement extérieur (et techniquement, protéger nos organes vitaux et nous maintenir en vie). La peau a un sacré rôle, n’est-ce pas ?
On retiendra donc qu’avec l’âge, la quantité et la qualité du collagène baisse, et particulièrement celles des type I, III et VII, les fibres de collagène se désorganisent, deviennent de plus en plus rigides…
Ce qui entraîne la formation de rides, ridules, le manque de fermeté, d’élasticité…
Sinon, ça va vous ? 😃
Il a bon dos le temps qui passe
Depuis le début, je parle beaucoup de l’âge, du temps qui passe, plombant au passage l’ambiance de cette skinletter qui avait pourtant si bien commencé 😉
Cependant, c’est comme dans les bons films : après une introduction sympathique, nous voilà arrivés dans la partie péripéties et il y aura certainement un happy ending à la fin. En d’autres termes : restez ! Ça va bien se terminer, je vous le promets 😃
Oui, l’âge a irrémédiablement un impact sur le vieillissement cutané, mais ! Il y a des facteurs qui accélèrent considérablement le déclin de la production de collagène et l’apparition des signes de l’âge.
👉 En pôle position (et loin devant) : les UVA ☀️
On les surnomme “les UV insidieux” tout simplement car on ne se rend pas compte qu’ils sont là. Contrairement aux UVB, qui sont présents surtout en été et qui chauffent la peau, les UVA sont présents toute l’année, qu’il pleuve, qu’il neige et même quand vous êtes tranquillement allongés chez vous sur votre canapé (à condition qu’il y ait une fenêtre évidemment).
Le problème des UVA ? Ils pénètrent dans le derme, là où on retrouve notre bon vieux collagène, qui va être dénaturé au passage.
👉 Ensuite, parmi les autres facteurs qui ne font pas du bien à votre collagène, on retrouve (je précise qu’il n’y a pas d’ordre) :
le tabac
l’alcool
la pollution
le manque de sommeil
le stress…
Et le sucre ! 🍭
Le sucre est un pire ennemi pour la peau que la cinquantaine. C’est ce qu’on appelle la glycation (allez hop, une autre information pour briller en société !)
Concrètement, le sucre circule dans votre sang, arrive dans le derme et se lie à vos fibres de collagène, formant une sorte de caramel. Les fibres de collagène se durcissent, leur renouvellement est ralenti… et hop, on ride !
Est-ce qu’il faut arrêter de manger des crêpes au chocolat pour autant ? Je ne suis pas sûre. En revanche, cela peut nous faire réfléchir à notre consommation excessive de sucre (souvent, sans s’en rendre compte !), sujet déjà fortement abordé par la sphère diététicienne.
C’est (enfin) l’heure du Happy Ending
Sortez les mouchoirs ! 🥹
Maintenant que vous êtes passés par toutes les émotions : la joie de lire cette première skinletter, la satisfaction d’avoir compris ce qu’est le collagène, la peur de voir sa production décliner, le désarroi de devoir réduire (un peu) les crêpes au chocolat…
C’est le moment de relâcher la pression car, bonne nouvelle, des solutions existent, il suffit juste de bien les repérer ✨
👉Du collagène directement sur la peau ?
”Et si pour pallier notre déclin en collagène, on appliquait directement du collagène sur la peau ?” Voici la phrase qu’a dû prononcer un jour, un stagiaire en formulation cosmétique, devant les yeux ébahis de son manager. Car, désolée de vous décevoir, cette méthode ne fonctionne pas.
Tout simplement parce qu’une molécule de collagène, c’est gros, très gros, et qu’il est structurellement impossible qu’elle pénètre dans la peau.
Alors pourquoi on en voit quand même en cosmétique ? Parce qu’il y a quand même un intérêt : celui de donner immédiatement un effet repulpant et de lisser visuellement la peau, même si on ne vient pas stimuler la production de collagène.
C’est d’ailleurs pour ça que les masques au collagène font tellement buzz : dès que la personne le retire, elle a une peau de dingue, glowy et repulpée à souhait ! Ce qu’on ne vous montre pas en revanche, c’est que quelques heures après, l’effet s’est déjà dissipé 👀
🧪 Dans les listes ingrédients (INCI) : Collagen, Collagen Extract ou Soluble Collagen
Petite aparté : ce collagène est souvent extrait des arêtes ou de la peau des poissons (collagène marin). D’ailleurs en cosmétique, beaucoup d’ingrédients sont fabriqués à partir des déchets de l’industrie alimentaire (comme quoi, on sait faire de l’upcycling !).
👉Qu’en est-il du collagène végétal ?
J’en ai pas encore parlé mais vous l’aurez sûrement déjà compris : le collagène est une protéine humaine ou animale, mais en aucun cas végétale. Les plantes ne fabriquent pas de collagène.
Quand on parle de “collagène végétal”, il s’agit en réalité d’un mélange de protéines et d’extraits végétaux conçus pour mimer les effets du collagène animal, à savoir donner à la peau un aspect plus doux, lisse et rebondi.
Vous retrouvez souvent ce type d’actifs dans les marques naturelles, bio ou vegan, tout simplement car elles ne veulent pas intégrer de sources animales dans leurs produits, même si, je le rappelle, les collagènes utilisés en cosmétiques sont très souvent des sous-produits de l’industrie alimentaire.
Dans quelques temps, je ne pourrai plus dire ça car figurez-vous qu’on arrive désormais à créer du collagène humain dans des cellules végétales en biotech 🌱 En gros, on apprend aux plantes à fabriquer du collagène ! Fascinant, non ? C’est encore assez rare en cosmétique mais nul doute qu’on verra de plus en plus ce type d’actifs dans les années à venir.
Retenez que le collagène végétal c’est très sympa sur la peau même si cela ne booste pas votre production de collagène. Sachez aussi que même si les marques revendiquent “collagène végétal” pour vous donner envie (avouez que ça vous donne envie !), elles intègrent en réalité d’autres actifs dans la formule qui vont vraiment booster votre collagène.
🧪 Dans les listes ingrédients (INCI) : Hydrolyzed Vegetable Protein ou Collagen Amino Acids
👉Des peptides dans tous les sens
J’avais à peine le pied posé sur Instagram que je commençais déjà à vous parler H24 des peptides et à quel point ces actifs étaient fantastiques pour la peau.
Les peptides, ce sont des molécules “signals”, capables d’envoyer des messages à votre peau (j’aurais pu marquer “des WhatsApp à votre peau” pour être en phase avec notre époque), et plus particulièrement à vos fibroblastes, les cellules qui fabriquent le collagène.
Mais attention, ils ne sont pas là pour envoyer des messages sympas ou réconfortants. En tant que coach, les messages ressemblent plutôt à “FABRIQUE DU COLLAGÈNE !”, ou encore “IL MANQUE DU COLLAGENE III PAR LA-BAS, QU’EST-CE QUE VOUS FAITES”.
D’un point de vue plus scientifique, les peptides sont des “petits morceaux de collagène“. Quand la peau en voit passer, elle croit que son propre collagène se casse… et du coup, elle en refabrique pour se défendre ! C’est ainsi que les peptides boostent la production de collagène ✨
⚗️ Ils sont 100% d’origine synthétique, fabriqués en laboratoire à partir d’acides aminés obtenus par fermentation, sans source animale.
Les gros avantages des peptides :
ça fonctionne vraiment pour stimuler la production de collagène
ils sont hyper bien tolérés, tout le monde peut en utiliser
on peut même en abuser : pas de problème si vous avez plusieurs produits qui en contiennent !
on peut les utiliser dès 25 ans et débuter même à 50 ans
Bref, les peptides sont vos amis pour la vie (j’ai déjà entendu ça quelque part).
🧪 Dans les listes ingrédients (INCI) : Palmitoyl tripeptide-1 et Palmitoyl tetrapeptide-7 (le fameux Matrixyl™), Acetyl Hexapeptide-8 (Argireline™), Palmitoyl Pentapeptide-7, Palmitoyl Pentapeptide-1, Pentapeptide-18…
Le sujet des peptides et des actifs anti-âge étant passionnant, j’y consacrerai prochainement une skinletter entière avec évidemment, une sélection de produit 😊
👉 Et les masques LED dans tout ça ?
Je vais faire simple : oui, ça fonctionne.
Nous avons moult études scientifiques qui montrent un réel bénéfice de la lumière rouge et proche infrarouge sur la stimulation des fibroblastes et donc la production de collagène. En revanche, cela fonctionne uniquement si la pose est régulière (au moins 3X 10min par semaine) et ceci sur plusieurs semaines (minimum 8 semaines).
L’effet n’est malheureusement pas pérenne et dès qu’on arrête de l’utiliser, les bénéfices s’estompent.
Avant de vous lancer (car c’est quand même un petit budget !), soyez certains d’être réguliers. Si ce n’est pas le cas, abstenez-vous. C’est un “plus” mais comme je dis toujours “on se concentre d’abord sur le skincare”.
Je pense toujours aux brosses nettoyantes Clarisonic qui dorment dans nos placards.
👉 Pour finir, petite réflexion sur les compléments alimentaires au collagène
On entend tout et son contraire au sujet des compléments au collagène et je ne vais pas vous mentir : le sujet ne me passionne pas du tout 🥲 (alors que je m’intéresse beaucoup à la nutrition !)
Le problème c’est qu’il existe encore peu d’études et qu’elles sont réalisées sur des panels très restreints. Par ailleurs, la plupart d’entre elles sont financées par les laboratoires qui fabriquent lesdits compléments au collagène.
Pas simple cette histoire ! 😅
De ce que j’ai lu et retenu de mes différents échanges avec des pros du milieu : même si certaines études montrent que les peptides de collagène peuvent être absorbés par l’organisme, il est impossible de savoir avec certitude si votre corps va bien les métaboliser, et encore moins si ces fragments vont vraiment être envoyés jusqu’à la peau (et pas utilisés ailleurs).
Mon conseil, c’est de tester si vous en avez envie ! Vous verrez bien si vous ressentez des effets positifs. Pour en discuter régulièrement avec vous, je sais que certaines d’entre vous voient des résultats, d’autres pas du tout… À vous de vous faire votre propre avis 😊
Nous y sommes, c’est la fin de cette première skinletter ! 💜
Si vous m’avez lue jusqu’ici, je vous remercie infiniment et j’espère vous avoir appris plein de choses au sujet du collagène !
J’ai hâte de lire vos retours et questions en commentaire 💬
Merci beaucoup pour votre soutien et votre confiance et à très vite !
Carole, the clean junky
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Super intéressant c'est vraiment passionnant ! Mais du coup j'ai une question qui peut paraître un peu stupide... Dans la mesure où les peptides sont des protéines, est-ce que notre alimentation joue un rôle aussi ? Je veux dire est-ce que si on consomme des protéines ça peut aussi jouer sur la qualité de la peau ?
Merci pour cette super newsletter! Très intéressant:)